L’aventure « C’est qui le Patron » continue avec les fruits et légumes
Premier fruit frais a être vendu sous la « marque du consommateur », la cerise C’est qui le Patron est arrivée en magasin le 3 juin 2025. Pommes, oignons et échalotes suivront bientôt.
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Soixante centimes de plus par an : voilà ce qu’il en coûterait à chaque Français pour permettre aux producteurs de cerises de vivre dignement de leur métier. « Quand je lâche des chiffres dans les médias, j’ai peur qu’on ne me croie pas », avoue Nicolas Chabanne, fondateur de la coopérative C’est qui le Patron (CQLP).
Les consommateurs choisissent la cerise
Pourtant, quand les producteurs de cerises des monts du Lyonnais et leur coopérative Sicoly ont étalé leurs chiffres devant l’équipe de CQLP il y a un peu plus d’un an, l’évidence lui a sauté aux yeux. Avec un prix moyen payé aux producteurs de 2,5 €/kg pour les cerises de cœur de gamme, il leur manquait 1,5 €/kg pour pouvoir envisager sereinement l’avenir. Le produit en croix est vite fait : « Avec une consommation annuelle de 400 g de cerises par habitant, cela revient à 0,60 € par an par personne », calcule Nicolas Chabanne.
De l’espoir pour les producteurs
Pas cher pour ce que Simon Mermet, producteur de cerises à Mornant (Rhône), qualifie de « révolution ». « C’est le consommateur qui vient à nous : cela nous donne de l’espoir, témoigne-t-il. Nous sommes déjà capables de fournir des produits de qualité, et avec ces centimes en plus nous pourrons innover, être plus performants pour l’environnement et pérenniser nos fermes. »
Ce 3 juin 2025, il reçoit dans ses vergers des salariés et sociétaires de C’est qui le Patron, des distributeurs engagés dans la démarche et la presse, pour le lancement officiel de la marque du consommateur dans quatre filières des fruits et légumes : cerise, pomme, oignon et échalote.
Les premières palettes de cerises à 4,98 €/500 g, dont 2,00 € reversés aux producteurs, ont quitté la Sicoly le matin même, en direction des magasins Auchan, Leclerc et Système U qui ont accepté de jouer le jeu. Les autres fruits et légumes, dont le cahier des charges est encore soumis au vote des consommateurs, arriveront en automne dans les rayons.
Transparence totale
À chaque fois, la démarche est la même. « Cela fonctionne parce que tout est transparent, insiste Elsa Satilmis, sociétaire et directrice opérationnelle de CQLP. Nous ne pensions pas que la cerise était en difficulté vu son prix en rayon, mais en ayant accès aux comptes des producteurs et du centre de conditionnement, nous avons pu décortiquer toute la chaîne de valeur pour aboutir à ces centimes manquants. »
Pour la pomme Golden des Hautes-Alpes, pour laquelle le vote des consommateurs est toujours en cours, l’objectif est de combler le manque actuel de 34 centimes du kilo. « Ce qui revient à 4,00 € par personne par an au vu de la consommation nationale », précise Elsa.
« Ce serait un bol d’oxygène », espère Romain Borel, pomiculteur sur 30 hectares avec un salarié, qui confie avoir « du mal à se projeter dans l’avenir », avec des vergers vieillissants, des aléas climatiques fréquents et une concurrence internationale sur les marchés.
Premier fruit frais et périssable à arborer la marque du consommateur, la cerise cristallise de nombreux espoirs. En ce début de juin, producteurs, distributeurs et sociétaires de C’est qui le Patron forment un vœu : que les Français, qui furent près de 11 000 à voter pour la « cerise du consommateur », soient au moins aussi nombreux à l’acheter.
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